L’idée d’une voiture qui glisse silencieusement à bord d’un train pendant que son propriétaire s’installe dans un wagon-lit a ce parfum rare : celui d’une liberté retrouvée, loin des autoroutes saturées et des pauses-café sans saveur. Le mythe de l’auto-train flotte toujours dans l’air, entre regret et espoir, surtout quand l’été réveille soudain l’envie de voyager sans sacrifier son confort. Mais ce service existe-t-il encore dans l’Hexagone, ou n’est-il qu’un souvenir pour nostalgiques ? Plongée dans les coulisses d’une formule qui aurait pu réconcilier l’automobiliste et le rail, mais dont la France s’est détournée.
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Auto train en France : que reste-t-il du service aujourd’hui ?
Décembre 2019 : la SNCF enterre sans fanfare son auto train. Fin des trajets magiques où la voiture partait de Paris-Bercy pour rejoindre Marseille, Nice, Perpignan, Toulon, Avignon ou Fréjus Saint-Raphaël. Près de 50 000 clients par an profitaient d’une solution unique : expédier leur véhicule et voyager l’esprit tranquille, une rareté en Europe. Aujourd’hui, la page est tournée. Plus un seul train SNCF n’accepte de voitures à bord, sauf exception rarissime. Pour les particuliers, le transport de véhicules par rail a disparu du paysage, laissant la place à d’autres options.
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Le vide n’a pas tardé à attirer de nouveaux acteurs. Hiflow (anciennement Expedicar) s’est emparé du créneau : votre voiture voyage désormais par la route, conduite par un professionnel, d’une gare à l’autre ou d’adresse à adresse. Le rail, lui, n’a pas totalement tiré sa révérence : l’Autriche, l’Allemagne ou l’Italie continuent de miser sur ces trains de nuit qui avalent kilomètres et voitures. Mais en France, l’auto-train ressemble désormais à un mirage. Les demandes persistent, mais le retour de ce service relève pour l’instant du rêve éveillé.
Pourquoi l’auto train a-t-il disparu ? Retour sur une histoire emblématique
Pendant près de cinquante ans, le service auto train de la SNCF a incarné le compromis parfait : partir en vacances sans renoncer à sa voiture, tout en évitant la corvée du volant. Sa disparition n’est pas le fruit d’un caprice, mais le résultat d’un faisceau de contraintes bien réelles :
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- La clientèle s’est érodée : en dix ans, le nombre de véhicules transportés a fondu de moitié, passant de 100 000 à moins de 50 000 par an.
- Des coûts d’exploitation qui s’envolent : logistique complexe, effectifs nombreux, infrastructures lourdes à entretenir… la note finale grimpait chaque année.
- L’arrivée des véhicules modernes n’a rien arrangé. Entre modèles surdimensionnés, voitures électriques difficiles à manipuler et besoins de sécurité accrus, l’adaptabilité n’était plus au rendez-vous.
- Sans oublier les risques d’accident lors des manœuvres de chargement ou déchargement, jamais totalement écartés.
Face à cette équation impossible, la SNCF a décidé de resserrer son activité autour du transport de passagers. La concurrence, les transformations des habitudes de voyage, la quête d’une rentabilité plus stricte ont achevé de condamner l’auto-train. L’argument écologique — une empreinte carbone bien plus douce qu’un trajet en voiture individuelle — n’a pas suffi à inverser la tendance. Reste en mémoire une époque où le train rimait avec plaisir du voyage et détente anticipée.
Quelles solutions pour transporter sa voiture en 2024 ?
En l’absence d’auto-train, les voyageurs doivent composer avec d’autres solutions de transport de véhicules. Si vous cherchez à acheminer votre voiture sur une longue distance, plusieurs options s’offrent à vous, chacune avec ses atouts et ses limites :
- Convoyage par chauffeur professionnel : votre véhicule est pris en charge et conduit par un spécialiste, souvent via Hiflow. Cette solution séduit par sa souplesse : pas de calendrier rigide, idéale pour les voitures de collection ou non roulantes.
- Transport par camion : la méthode la plus classique pour un transport sécurisé sur de grandes distances. Votre voiture rejoint d’autres sur un porte-voitures, direction l’adresse de votre choix. Les délais varient, mais la sécurité est de mise.
- Plateformes collaboratives : grâce à des services comme BlaBlaCar, un particulier effectue le trajet à votre place, moyennant rémunération. Une alternative pour petits budgets, à condition d’être flexible sur les dates.
Les irréductibles du rail peuvent toujours miser sur quelques liaisons européennes, notamment vers l’Autriche ou l’Allemagne. L’opérateur ÖBB, par exemple, propose d’embarquer sa voiture sur les trains de nuit pour traverser le continent. La France, elle, regarde passer les wagons depuis le quai.
Le choix dépendra du budget, du temps disponible et du type de véhicule à déplacer. Les professionnels du secteur ne cessent de le rappeler : comparez les devis, vérifiez les délais, examinez les assurances et anticipez les démarches pour éviter les mauvaises surprises.
Tarifs, démarches et conseils pour réussir sa réservation
Le prix du transport de véhicule fluctue selon la distance, le mode choisi et la saison. Pour relier Paris à Marseille, comptez entre 500 et 900 euros si vous optez pour un transport par camion classique. Un convoyage par chauffeur professionnel démarre autour de 350 euros. Les plateformes collaboratives permettent parfois de dénicher des tarifs plus doux, à condition d’accepter une flexibilité moindre.
- Passez au crible les offres : certains acteurs, comme Hiflow, affichent des tarifs clairs, d’autres fonctionnent uniquement sur devis personnalisé.
- Réservez tôt : dès que les vacances approchent, la demande explose et les délais s’allongent.
- Prêtez attention à la prise en charge et à la livraison : certaines sociétés livrent à domicile, d’autres imposent un point de retrait défini à l’avance.
- Examinez les assurances incluses : la couverture varie selon les prestataires et joue sur le tarif final.
Les démarches se font aujourd’hui en quelques clics. Après avoir validé votre réservation, il faudra rassembler les papiers du véhicule (carte grise, assurance, contrôle technique). Au moment de la remise, un état des lieux précis s’impose : c’est la meilleure garantie en cas de contestation.
La location de remorque reste la solution la plus abordable, mais elle demande organisation, sang-froid et une solide expérience de la conduite tractée. Pour les véhicules d’exception ou de collection, rien ne vaut un service haut de gamme avec suivi en temps réel et engagement sur les délais. À chacun sa route, à chacun sa méthode… mais l’auto-train, lui, attend toujours son prochain départ sur une voie de garage.