Selon l’Insee, seuls 12 % des moins de 35 ans disposent d’un produit d’épargne retraite en France, contre 40 % des plus de 50 ans. Dans le même temps, la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein continue d’augmenter, tandis que les carrières deviennent de plus en plus fragmentées.
Les dispositifs d’épargne traditionnels ne séduisent plus les jeunes actifs, qui privilégient la flexibilité et l’accessibilité. L’écart se creuse entre les solutions existantes et les attentes des nouvelles générations, confrontées à l’incertitude économique et à la précarité de l’emploi.
A lire en complément : Créer une société de gestion d'actifs : conseils et étapes clés
Plan de l'article
- Les millennials et la retraite : une génération en décalage avec les modèles traditionnels
- Pourquoi l’épargne retraite séduit-elle si peu les jeunes actifs aujourd’hui ?
- Comprendre les freins : réalités économiques, attentes et priorités des 25-40 ans
- Stratégies d’épargne retraite adaptées : quelles solutions pour bien commencer ?
Les millennials et la retraite : une génération en décalage avec les modèles traditionnels
Chez les millennials, la défiance envers le système de retraite par répartition ne relève pas d’un simple effet de mode. Elle s’appuie sur une rupture nette avec l’histoire sociale française : 60 % des moins de 35 ans déclarent ne plus faire confiance à ce modèle, hérité d’une période où la croissance semblait sans fin et l’emploi restait un acquis. Pour les baby-boomers, la retraite rimait avec stabilité et accumulation d’un patrimoine solide : ils ont bâti un matelas financier représentant 25 % de leurs revenus annuels, et transmettent aujourd’hui un capital colossal, avec une fortune héritée qui compose 60 % du patrimoine total des ménages français.
Lire également : Préparer sa retraite financièrement : un guide complet pour réussir
Un fossé générationnel et patrimonial
Quelques chiffres illustrent cet écart grandissant entre les générations :
- Les pensions de retraite profitent beaucoup moins aux personnes nées après 1970 qu’à celles issues des années 1950.
- Les boomers continuent d’épargner davantage, consolidant ainsi leur mainmise sur le patrimoine financier du pays.
Dans ce climat, l’amertume gagne du terrain parmi les jeunes actifs. La précarité, les salaires stagnants, l’inflation : ces réalités rendent le projet d’une épargne retraite solide quasiment hors de portée. Face à des parcours professionnels en zigzag, il devient difficile d’accumuler un capital sur le long terme. Pour beaucoup, la perspective de mettre de côté pour un horizon aussi lointain que la retraite paraît déconnectée du quotidien, dominé par des loyers élevés, la mobilité et la fragilité des contrats de travail.
La génération Z, qui fait tout juste ses premiers pas sur le marché du travail, partage ce scepticisme. Leurs priorités évoluent, loin du schéma hérité. Pendant ce temps, les baby-boomers continuent de transmettre un patrimoine massif, creusant un peu plus les inégalités générationnelles. Ce nouveau contexte bouleverse la manière dont les jeunes envisagent l’épargne et la retraite : la confiance s’effrite, les codes changent.
Pourquoi l’épargne retraite séduit-elle si peu les jeunes actifs aujourd’hui ?
L’épargne retraite a beau se réinventer à coups de promesses fiscales et de flexibilité, elle ne parvient pas à convaincre la majorité des jeunes actifs. Le Plan d’Épargne Retraite (PER), lancé avec la loi Pacte, a trouvé son public, 11 millions de détenteurs en 2024, mais il peine à mobiliser les moins de 35 ans : seuls 37 % des 18-24 ans et 46 % des 25-34 ans déclarent épargner pour la retraite. Qu’est-ce qui bloque ?
Le quotidien des 25-40 ans ne cadre plus avec le modèle du salarié en CDI, versant religieusement quelques euros chaque mois. Le moindre obstacle administratif ou la complexité d’un produit peut suffire à décourager : pour un quart des jeunes, l’épargne retraite reste « trop technique » ou « mal adaptée ». Résultat : ils se tournent vers des outils plus directs, plus lisibles, comme les applications mobiles, l’assurance-vie ou les ETF. Les fintechs, Eden1 en tête, tentent de rendre l’expérience plus fluide, mais la méfiance persiste.
Voici quelques tendances qui traduisent ce désamour :
- 35 % des jeunes actifs se disent déçus par les solutions actuelles
- 25 % jugent les produits d’épargne retraite trop compliqués
- La famille et les proches sont désormais préférés aux banques pour les conseils financiers
Les réseaux sociaux et les influenceurs financiers gagnent du terrain sur les acteurs institutionnels. L’immobilier, les crypto-actifs, les fonds responsables intégrant les critères ESG séduisent davantage, portés par une volonté de donner du sens à ses placements. La priorité : comprendre, maîtriser, agir en conscience. Pourtant, près d’un jeune actif sur deux garde à l’esprit la nécessité de préparer l’avenir. Reste à trouver la bonne formule.
Comprendre les freins : réalités économiques, attentes et priorités des 25-40 ans
La génération Y doit composer avec un contexte économique inédit. L’inflation rogne le pouvoir d’achat, les salaires stagnent, les perspectives d’ascension sociale se font rares. Trouver un logement relève souvent de l’exploit : 60 % des jeunes considèrent l’immobilier hors de portée. Dans ce climat, épargner pour la retraite semble presque théorique, tant les urgences du quotidien prennent le dessus.
Pour beaucoup, la priorité va à l’instant présent : profiter, préserver son équilibre, investir dans l’expérience. La quête de sens, la transparence, le désir d’impact dans les choix d’investissement deviennent des repères nouveaux. Les critères ESG, relayés massivement sur les réseaux sociaux, influencent de plus en plus les décisions. Pourtant, la réalité financière s’impose : la majorité ne parvient à mettre de côté qu’entre 50 et 150 euros par mois, faute de visibilité sur l’avenir.
La méfiance envers le système de retraite par répartition s’installe durablement. 60 % des moins de 35 ans doutent de pouvoir maintenir leur niveau de vie une fois à la retraite. Le patrimoine familial reste concentré chez les baby-boomers, qui consacrent un quart de leurs revenus disponibles à l’épargne. Résultat : ceux qui héritent peuvent espérer un coup de pouce, les autres restent sur la touche. En France, 60 % du patrimoine total est désormais hérité, accentuant la fracture générationnelle.
Quelques données clés sur les motivations et les doutes des jeunes actifs :
- Le souhait de vivre décemment à la retraite reste la première raison d’épargner
- Un jeune sur deux espère profiter de cette période mais doute d’y parvenir
- Les proches passent devant les banques pour les conseils en matière d’épargne
Stratégies d’épargne retraite adaptées : quelles solutions pour bien commencer ?
Le plan d’épargne retraite (PER) a su s’imposer en France : en 2024, onze millions de personnes en sont équipées, soit un million de plus en un an. Créé par la loi Pacte, ce produit s’adresse à tous, indépendamment de l’âge ou du statut professionnel. Ses arguments ? Des versements ajustables, le choix entre rente et capital, une fiscalité allégée à l’entrée comme à la sortie. Sur ce marché, les fintechs et plateformes 100 % digitales, à l’image d’Eden1, ciblent directement les jeunes épargnants en quête de simplicité.
Transparence et accessibilité ne sont plus négociables pour une génération qui refuse les offres opaques. L’assurance-vie garde la cote grâce à sa souplesse et à ses fonds responsables, tandis que les ETF séduisent les amateurs de diversification à petit prix. Les SCPI et l’immobilier attirent aussi, mais le manque de notoriété et le ticket d’entrée freinent encore de nombreux jeunes. Les cryptomonnaies font rêver, mais leur volatilité inquiète.
Face à la complexité perçue de l’offre, la pédagogie financière devient déterminante : un jeune sur quatre estime que les produits d’épargne sont trop difficiles à comprendre.
Voici comment certains outils ou ressources facilitent le passage à l’action :
- Les applications mobiles simplifient la gestion quotidienne des placements
- Les conseils émanent de plus en plus des réseaux sociaux ou de l’entourage, reléguant les banques au second plan
Pour choisir une stratégie adaptée, tout repose finalement sur la clarté de l’information, la cohérence avec ses objectifs de vie et une meilleure compréhension des mécanismes d’épargne. L’avenir ne se construit plus avec les recettes d’hier : les jeunes inventent, testent, bousculent les codes. La suite de l’histoire s’écrira avec leurs propres outils et leurs propres convictions.